Bénévolat : et si nous valorisions ce trésor ?

Dans sa dernière publication officielle sur le bénévolat, l’Office fédéral de la statistique est clair : chaque citoyen consacre 13.3 heures par mois à des activités bénévoles (1). En cherchant à identifier la valeur ajoutée de ces activités, je suis très vite tombé sur quelques trésors : l’intelligence collective et surtout le respect des différences.

Par tradition, le valaisan s’engage bénévolement dans de nombreuses activités, comme sa fanfare, son club sportif, son association caritative ou son parti politique. Derrière chaque engagement se cachent passion et conviction. Mais, le contexte social s’avère souvent tout aussi important! En effet, quoi de mieux que de partager un bon verre de Cornalin après une grosse journée de labeur ou une séance associative ?
S’interroger sur ces valeurs nous permet d’identifier une claire plus-value sur notre qualité de vie et sur notre cohésion sociale.

Porter une passion à travers une pratique associative, c’est premièrement rompre toute hiérarchie et tout système établi. Si les responsabilités sont partagées et que les ressources consacrées ne sont pas les mêmes, personne ne peut se déclarer plus identifié à un projet qu’un autre (imaginez un instant un avant-centre se prétendre plus important qu’un gardien !). Quel que soit l’engagement de chacun, ce dispositif amène un « lissage » et une horizontalité permettant de réduire les relations hiérarchiques telles qu’on les vit dans une entreprise traditionnelle. En partageant l’entier de la responsabilité sur le groupe, une sorte d’holacratie se met en place naturellement, élevant le groupe à l’échelle des valeurs. Saviez-vous du reste que vous appliquiez un management 3.0(2) ?

Le verre de Cornalin – ou autre boisson bien sûr !– permet de passer à un deuxième niveau. Si l’engagement « passion » permet généralement de construire un discours commun avec une vision similaire, ce « verre » permet d’ouvrir la discussion, et de construire un environnement où les idées ne sont pas forcément concordantes et le débat rarement unanime. En palabrant sur des thèmes de discorde, nous nous habituons à ces échanges précieux entre directeur bancaire, étudiante, paysan, professeur, employée d’usine, chômeur et/ou politicienne. La tolérance et le respect des différences nous permettent de construire un environnement social qualitatif et précieux : une cohésion sociale et un respect mutuel. Le voilà notre trésor !

Alors, on se voit à la répétition ou après ?

Fabien Girard

Lien vers l’article officiel : quoidevert 1801b

(1) Chiffres 2013-2014, activités bénévoles « organisée » (activités honorifiques et associatives). https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/travail-remuneration/travail-non-remunere/travail-benevole.assetdetail.2922637.html
(2) Les générations de management diffèrent passablement selon les références. Dans le cas précis, on identifie le management 1.0 (taylorisme : structure compétente et productive), 2.0 (entreprises connectées et efficientes sur des objectifs déterminé) et 3.0 (confiance, processus de décision horizontaux et investissement).

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